MakeSenz : quand la cosmétique fait sens

Après avoir passé près de 15 ans dans l’industrie cosmétique, Sophie Trenteseaux a changé son fusil d’épaule voici 10 ans. Son déclic est venu après une formation en aromathérapie : désireuse de se concentrer sur les principes actifs naturels qui viennent soutenir la peau, au lieu de la perturber, elle lance «  MakeSenz  ». Une marque belge centrée sur le respect du corps… et le local. Preuve en est la petite dernière de la gamme : une crème à base d’huile de chanvre.

Publié le 23.06.2021 par Leslie Rijmenams

Les vertus du chanvre

"En Belgique on a un peu de colza, un peu d’huile de chanvre, un peu d’huile de cameline qu’on peut utiliser en cosmétique, mais avec nos scientifiques on a décidé de garder le chanvre" explique Sophie Trenteseaux. La raison ? "Ses propriétés intéressantes pour les peaux plus sèches, plus matures et plus facilement sensibles dont celles qui ont tendance à développer de la couperose." L’huile est extraite par pression mécanique des graines de chanvre. Elle se compose d’Oméga 6, d’Oméga 3, d’Oméga 9, d’acides gras saturés et de vitamines.

Dans les produits MakeSenz – qui se limitent à quelques dizaines sur les étagères de la boutique du 50 rue Simonis à Ixelles –, on trouve un minimum d’ingrédients, les essentiels. "Notre moto, c’est less is more : une base aqueuse et une huile végétale qui sont les bases d’une crème, un émulsifiant pour lier le tout, un conservateur. Au besoin on ajoute des huiles essentielles qui permettront de densifier la peau, d’atténuer les rides…" Au sein de son écrin de calme, la petite équipe de MakeSenz analyse votre peau et peut personnaliser votre soin en fonction de vos besoins.

"Offrir à son corps ce dont il a besoin"

Car il est bien là tout l’enjeu d’un produit cosmétique : offrir à son corps "juste ce qu’il lui faut". Comment on fait ? "On s’observe, on teste, on itère. Il faut réapprendre à analyser sa peau, à la retoucher. Trouver la bonne texture : pas trop épaisse mais pas trop légère non plus, qui hydrate et parvient à laisser sa peau respirer et s’autoréguler". L’idéal, c’est donc une émulsion qui va respecter le fonctionnement naturel de la peau car "on a tendance à l’oublier, mais d’origine, cet organe est autosuffisant, contrairement à ce que la cosmétique voudrait".

Pour tirer profit au max du produit avec lequel on se badigeonne, la base, c’est une peau propre: "on la nettoie mais on évite les produits décapants, on peut partir sur une base très douce et un petit savon quelques fois par semaine. La suite, c’est un tonique. Chez nous, il n’y a aucun alcool. On fait un mix d’hydrolats : ce sont des eaux florales qui proviennent des plantes aromatiques de nos fournisseurs."

La part belle au circuit-court

Si la mission que s’est donnée Sophie Trenteseaux est de "sensibiliser les personnes à une autre manière de prendre soin de leur peau", cette vision inclut aussi toute la démarche écoresponsable qu’elle estime primordiale. Près de 65% des produits qu’elle utilise sont certifiés bio, 98% sont d’origine naturelle. Au-delà de certaines huiles végétales incontournables dont l’huile de jojoba, MakeSenz se tourne de plus en plus vers des agriculteurs et des fournisseurs locaux. C’est le cas avec le chanvre, mais aussi la bourrache, les huiles de noisette et d’amande douce produites en France. "On fait vraiment notre maximum pour raccourcir la chaine d’approvisionnement".

Quand la cosmétique est à la fois bonne pour notre peau et soutient le circuit-court, on aurait tort de ne pas y sauter les deux pieds joints.