La sécurité en informatique est un enjeu crucial ! La moindre faille peut être exploitée pour un usage malveillant. Celle-ci peut se trouver du côté des fabricants et concepteurs de logiciels et de matériels (d'où l'utilité de mettre à jour son environnement !), mais aussi du côté des utilisateurs eux-mêmes. Et dans ce dernier cas de figure, cela passe notamment par le fameux point de la complexité des mots de passe.
Et ce n'est pas étonnant que l'on évoque le sujet : "123456" reste toujours le mot de passe le plus utilisé au monde. L’an dernier, il s’est retrouvé plus de 23 millions de fois dans des fuites selon Nordpass, un gestionnaire de mots de passe. On y retrouve aussi des classiques "123123", "password", "12345678" ou encore "111111". Comment se fait-il que les gens continuent à recourir à des mots de passe aussi simples, malgré le fait qu'on répète que ce n'est pas sécurisé ?
"C'est un problème lié surtout au fait qu'on a peur d'oublier son mot de passe, explique le commissaire Olivier Bogaert, de la Computer Crime Unit. Donc on utilise des solutions toutes simples pour justement ne pas avoir ces problèmes de mémoire. Malheureusement, on le voit dans les statistiques, il y a 123456 ou encore 12345678, mais parfois aussi les habitudes du clavier azerty en français ou qwerty en anglais."
Autre usage récurrent, l'utilisation comme mot de passe d'informations que l'on diffuse en public, parce que peut-être requises par certaines plateformes :
"Il y a aussi le fait que les gens vont par exemple utiliser leur date de naissance. Sauf que, et là, je mets en garde souvent, le problème est qu'on diffuse des informations relatives à nous sur les réseaux sociaux... et notamment la date de naissance ! L'information peut être récupérée par des visiteurs de notre profil qui peuvent à ce moment-là se dire que c'est peut-être son mot de passe."
Pourtant il existe des moyens mnémotechniques qui permettent de combiner facilité de mémorisation du mot de passe et en même temps sa robustesse face à une attaque pour tenter de le casser.
"On a la possibilité de se créer des mots de passe solide, rassure Olivier Bogaert. Le conseil que je donne généralement, c'est de prendre une phrase qu'on garde en tête et de pouvoir utiliser la première lettre de chacun des mots. Je donne souvent en exemple cette phrase qui est restée dans nos mémoires depuis l'enfance, parce que c'était les fables de Jean de La Fontaine : 'Mettre corbeau, sur un arbre perché, tenait dans son bec un fromage.' Si vous prenait la première lettre de chacun des mots avec des majuscules, '1 fromage' [en chiffre donc, ndla], un point d'exclamation devant, un point d'exclamation derrière, et vous avez 12, 13, 14 caractères. Dans ce cas-là, vous avez quelque chose d'extrêmement solide."
À vous donc de trouver une phrase de référence et, si possible, différente en fonction des comptes que vous utilisez !